MUSIQUE

Avec P-Town, Jazzy Bazz se mue en guide de la ville lumière

Membre du collectif L’Entourage mais aussi de GrandeVille, Jazzy Bazz a sorti, le 26 février, son premier album solo après Sur la route du 3.14, un premier EP sorti gratuitement sur le net. Sobrement intitulé P-Town, celui-ci fait la part belle à la ville natale du rappeur : Paris.

Cover de l'album.

Cover de l’album. ©Grande Ville Records

C’était l’un des albums les plus attendus pour tous les inconditionnels des Rap Contenders ou encore du collectif L’Entourage. Après Deen Burbigo (Inception, Fin d’après-minuit) Alpha Wann (Alph Lauren, Alph Lauren II) et surtout Nekfeu (Feu), Jazzy Bazz était l’un des membres des Jeunes Entrepreneurs qui concentrait de considérables et nombreuses attentes autour premier vrai projet après Sur la route du 3.14, EP de 9 titres mis en ligne gratuitement en 2012.

Celui qui n’a jamais connu le goût de la défaite lors d’un rendez-vous Rap Contenders a pris son temps. Un peu moins de quatre ans. Un voyage en 2014 à New-York lui a d’ailleurs écrit et enregistré certains morceaux qui composent cet album.

Un projet qui transpire, même respire une ville. Paris. Sa ville, lui, le rappeur du XIXe. « J’ai tous les syndromes de Stockholm envers Paris » comme il le dit si bien sur le titre Le Syndrome.

Ces symptômes d’amour qu’il porte envers la ville Lumière vont se retrouver sur plusieurs titres : Ultra parisien d’abord. À travers ce titre, quasi-biographique, Jazzy Bazz romance sa vision d’un stade mythique : Le Parc des Princes. De ses tous premiers pas dans l’enceinte du Paris SG jusqu’à sa désertion des tribunes depuis l’arrivée des Qataris à la tête du club, en passant par les incidents qui ont marqué ce stade, le rappeur raconte tout ce que ses yeux ont vu. Hormis le côté pro-parisien du texte, il faut voir ce morceau comme un appel à l’unité des supporters français.

Sur Fluctuat Nec Mergitur ensuite. Titre évocateur car il porte tout simplement la devise de la ville. Celle-ci n’a jamais été plus d’actualité que lors des attentats du 13 novembre. Sûrement pas prévu sur la tracklist avant ces évènements tragiques, le morceau se veut un hommage aux victimes mais aussi une attaque aux politiques. « Vos guerres, nos morts. »

Il y a du Kendrick chez ce Jazzy

Il ne cache et n’a jamais caché son amour pour le rap issu de la Grosse Pomme et pourtant, à l’écoute, son album rappelle fortement les albums d’un certain Kendrick Lamar… rappeur de Los Angeles qui, lui aussi, s’est inspiré de LA pour construire ses trois superbes albums.

L’ensemble des productions qui composent P-Town sont en effet majoritairement composées de sample jazz, chers au rappeur.

Trois morceaux se démarquent à ce sujet : Ultra parisien, Le Roseau et Fluctuat Nec Mergitur. Éparpillés dans l’album, ces tracks marquent en quelque sorte une rupture avec ce que l’auditeur a pu écouter avant d’arriver de par leurs sonorités bien plus axées boom-bap que les douze autres tracks qui forment un ensemble cohérent.

Dans la lignée de ce qu’ont pu proposer ses comparses de L’Entourage, Jazzy Bazz délivre à son public mais aussi aux néophytes, un album qui fait mouche, qui porte l’empreinte de son auteur.

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