MUSIQUE

Rencontre avec Paradis – « On conserve notre naïveté des débuts »

Paradis, c’est le nom du duo que Simon Mény et Pierre Rousseau forment depuis 2011. Mélangeant les influences électroniques, les accents de pop et les mélodies de variété française, c’est une musique éclectique, une rencontre impromptue, aux couleurs mélangées, plus que primaires, que nous ont présenté les deux amis à l’occasion des Rencontres Trans Musicales de Rennes, en décembre dernier.

Paradis est un projet récent ? Comment le duo s’est-il formé ?

On a sorti notre premier EP en France chez Barclay. On avait déjà fait quelque disques sous le même nom sur un label américain, qui s’appelle Beats In Space. C’est un petit label new-yorkais, issu d’une radio du même nom qui a une 15 année et donc on avait sorti quelques maxi chez eux en fin 2011 et fin 2012. Après on a pris pas mal de temps pour réfléchir sur la musique, on avait des demandes de maisons de disques dont Barclay et on a travaillé sur l’album pendant deux ans et demi, on l’a terminé la semaine dernière. On a sorti quelques morceaux sur un premier EP sur un label français en janvier 2015.

On s’est rencontrés à Paris. On n’est pas Parisiens à la base mais on habite tous les deux là-bas et on a commencé à faire de la musique très très vite après cette rencontre dans une soirée. On n’était pas forcement sur les mêmes longueurs d’ondes en musique mais du coup ça nous intéressait beaucoup d’explorer des trucs en musique, des choses sur lesquelles on pouvait se rejoindre et c’est un peu de cette manière qu’on travaille depuis toujours.

Au vu de votre EP, qui joue beaucoup avec la couleur , est-ce que on peut dire que vous êtes un groupe, certes de musique électronique, mais qui travaille aussi beaucoup autour de l’image ?

C’est quelque chose qui est important pour nous, jusqu’à maintenant je pense qu’on n’est pas  investis dans l’image autant qu’on voudrait le faire, on fait surtout de la musique mais c’est un fait qu’on est des consommateurs d’images, c’est quelque chose qu’on apprécie beaucoup. On aime le cinéma, la photo, on aime toutes ces choses. C’est pour ça qu’on travaille avec quelqu’un qui nous aide à consolider cet attrait pour  l’image. Sur Couleur Primaire, il y avait des concepts qui étaient exprimés visuellement, que ce soit dans la pochette ou les clips, c’est quelque chose qu’on a continué à faire, même si c’est délicat.

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Où est-ce que vous puisez tout ce que vous allez retranscrire dans vos titres ?

La musique qu’on fait, c’est surtout le fruit de conversations que l’on a eues. On passe beaucoup de temps ensemble, à parler de tout. On s’inspire de tout ce qui nous entoure, on n’a pas de thématique redondante. Au début on s’intéressait beaucoup à la fête. Après on s’est ouverts à d’autres choses avec le temps, par exemple pour l’album sur lequel on est en train de travailler, le thème de la dualité, à la fois entre deux amis ou au travail mais aussi entre groupes d’êtres humains. D’un point de vue musical, même si on écoute plein de chansons différentes, ce qui nous inspirait le plus au début c’était la musique électronique. Maintenant, c’est vraiment une partie de notre inspiration, on écoute plein de genres différents mais on leur trouve des points communs et une émotion commune, peu importe le genre de musique ou la démarche

Le grand public vous a découvert sur des titres plus rassembleurs, plus généralistes. Vous essayez à la fois de continuer sur cette voie, et de partir sur autre chose ?

Il y a pas vraiment de démarche de faire quelque chose pour tel ou tel public, après c’est vrai que nous on est clients autant de musiques expérimentales que de musique pop, dans notre approche de la musique ça vient naturellement, il y a des choses qui sont plus pop et des choses qui le sont moins, ce sont des facettes de qui nous sommes. Ce sont souvent des titres qui ressortent plus. À la fin on les regarde et on se dit que celui-là a peut-être ce potentiel-là, on se dit jamais : ” il faut que celui il soit comme ça ” même si maintenant c’est vrai que le fait d’être dans une maison de disque française comme Barclay c’est quelque chose qui te reste derrière la tête, on ne peut pas sortir un disque de captation sonores.

Comment s’est passé le passage de Beat in Space à Barclay ?

Ce sont les démarches des maisons de disque qui sont différentes. Après, nous, ça n’a strictement rien changé à notre démarche dans la musique, dans la composition, pour nous c’est super important de conserver un jardin secret dans lequel on conserve la naïveté qu’on avait, quand on n’avait aucune ambition de faire carrière dans la musique. Cette ambition qu’on n’essaye de ne pas avoir, on essaye juste de faire des choses sincèrement, qui nous font plaisir et d’on on peut être fiers. Donc peu importe où on le fait, on essaye toujours de le faire de la meilleure manière, c’est le meilleur moyen pour nous d’être en phase avec nous-mêmes.

Justement, vous avez sorti, individuellement, beaucoup de titres uniquement en instrumental. Comment vous travaillez entre l’instrumental et les titres chantés ?
Ce qui s’est passé, c’est que tous les deux de notre coté à la base on faisait de la musique instrumentale. Et puis en travaillant ensemble, on a eu envie d’ajouter la texture d’une voix et c’est venu s’ajouter comme un élément de musique supplémentaire. C’est la musique d’une voix qui nous intéressait plus que les mots. Ce n’est qu’ensuite qu’on a été encouragés à chanter en français.

Co-fondateur, directeur de la publication de Maze.fr. Président d'Animafac, le réseau national des associations étudiantes. Je n'occupe plus de rôle opérationnel au sein de la rédaction de Maze.fr depuis septembre 2018.

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