Enchantez-vous jeunes gamers ! Voici enfin arrivé un jeu de guerre innovant, où il ne s’agit plus de bombarder, plus ou moins bêtement ses ennemis avec son AK47 dans un FPS (First-person Shooter, en français : jeu de tir à la première personne) sanglant et au scénario approximatif. This war of mine offre la possibilité de se mettre à la place de civils ou plutôt de survivants qui tentent de rester sains et saufs lors d’une guerre civile.
Plus question d’un « appel du devoir » mais bien d’un appel à la survie
D’ailleurs toute la beauté de ce jeu réside dans cette idée. Avec un graphisme crayonné en noir et blanc simple mais particulièrement beau et efficace, accompagné d’une musique et d’effets sonores qui permettent une immersion bien étrange dans une atmosphère à la fois glaciale et terriblement triste (voire déprimante). Le gameplay lui aussi intéressant, rappelant quelque peu le même concept que Don’t starve, également un jeu de survie, se déroule différemment le jour et la nuit, dans une atmosphère sombre et dans laquelle il est difficile de garder un personnage en vie bien longtemps… En effet, il s’agit ici d’améliorer son abri le jour et de partir à la recherche de ressources la nuit, ce qui peut sembler de prime abord répétitif, et ce n’est pas totalement faux, néanmoins les choix que le joueur doit faire tout au long du jeu doivent être tellement stratégiques que plusieurs parties sont nécessaires avant de réussir à conserver ses personnages vivants. La prise en charge de ces personnages ressemble par ailleurs un peu à celle que l’on pourrait avoir dans une version dystopique des Sims. Toutefois pas question de trouver un moyen d’enfermer son personnage entre quatre murs et de voir comment il s’en sort, c’est déjà assez compliqué de trouver de la nourriture pour tout le monde ! D’ailleurs, les morts des premières parties, malgré toute la bonne volonté que l’on peut avoir, font un peu mal au coeur.
« Et toi, à quoi tu joues ? »
Il est possible de jouer de plusieurs façons à This war of mine : de façon aléatoire, c’est-à-dire, sans décider du choix des personnages, du nombre de jours, de la rudesse de la guerre. Ou bien, de concevoir sa partie avec ses propres options, qui permettent en quelque sorte de choisir la difficulté du jeu ainsi que de créer des personnages et des maps personnalisés. De plus, il est concevable d’être un joueur passif qui tente de faire le moins de mal possible autour de lui, de ne pas piller de pauvres innocents et de faire pousser ses propres plantes médicinales. Mais il est également permis d’être bien plus agressif, de chercher des armes et de s’en servir, protégeant ainsi les siens et devenant acteur d’une sorte de frénésie furieuse et destructrice allant jusqu’à rompre la solidarité fragile qui persiste difficilement entre les survivants de la ville, et générer une sorte de chaos incontrôlable de la loi du plus fort. En cela, ce jeu pourrait presque permettre une effrayante fresque d’étude sociologique sur le comportement et les choix des joueurs. Heureusement ici, il n’en est pas question et il s’agit avant tout d’un divertissement, bien que celui-ci laisse à réfléchir…
Expérience subjective d’une gameuse en herbe
Ma première approche avec ce jeu a été la découverte de son trailer disponible sur Youtube qui, tout comme le jeu en règle générale, m’a paru simple, esthétique et efficace. Par la suite, je me suis attardée sur les premiers épisodes du Let’s Play Narratif de l’illustre youtubeur, Le Joueur du Grenier (c’est-à-dire, de l’expérience subjectif du joueur avec le jeu, dans lequel ici, celui-ci se met à la place d’un des personnages et créé une histoire qu’il raconte). Ceux-ci m’ont permis de découvrir l’ambiance générale ainsi que le gameplay du jeu, ce qui m’a suffit pour vouloir me faire ma propre opinion. Donc si vous hésitez encore à tenter l’aventure, je ne peux que vous conseiller de jeter un coup d’oeil rapide sur le trailer et le Let’s Play. Selon moi, il s’agit d’un jeu qui peut être extrêmement addictif, quoique toutefois un peu répétitif (ce qui est pour la plupart du temps, le point faible des jeux de survie), avec un environnement oppressant et brumeux et un objectif principal, c’est-à-dire la survie, difficile à atteindre. J’ai éprouvé quelquefois une grande frustration à ne pas réussir à faire les bons choix et voir mourir (définitivement) mes personnages malgré tout le zèle que je tentais de mettre dans une partie. Ce qui aboutissait souvent à la fin de cette partie et le début d’une nouvelle, ce que l’on peut appeler plus communément dans le milieu du jeu vidéo : le ragequit…
Après le succès de This war of mine sur PC et Mac – remportant notamment l’Audience Award lors de l’Independent Games Festival en 2015 – un nouvel opus va bientôt apparaitre, This war of mine : the little ones sur PS4 et Xbox One avec la même idée de scénario mais certaines nouveautés comme par exemple, la présence d’enfants dans l’abri, le trailer de ce nouveau jeu se terminant d’ailleurs par :
« IN WAR KIDS ARE STILL KIDS »