MUSIQUE

Rencontre avec Figure 8 – « Nous voulons lier l’art contemporain numérique et les musiques électroniques »

Jeudi 22 octobre, dans le cadre du festival Nördik Impakt et sa soirée « discovery » gratuite, nous avons rencontré pour vous Figure 8, DJ caennais membre du collectif d’arts vivants et numériques La Vitrine.

Tu es là ce soir parmi des artistes de styles totalement différents pour la Discovery, toi c’est la techno. Tu es plutôt dans quel genre ?

Je suis assez large dans ce que je passe en techno, du coup je me ferme pas à un style. Ma particularité c’est d’aller piocher du UK Garage limite  house, mais quand même finir plus sur de la techno. J’hésite pas à mélanger tous ces styles-là, en fait. Après ça m’arrive de faire des sets très particuliers suivant l’heure, etc. mais globalement je vais taper entre de la house et de la techno et puis ça va pas m’empêcher d’aller piocher un tube pop et de travailler ça au cœur de mon set.

Ça fait combien de temps que tu mixes ?

Ça fait un moment que je mixe. Je jouais de la guitare originairement, là du coup j’étais plus rock, et puis la découverte des raves y a une vingtaine d’années m’a fait presque vendre mon matériel, acheter des machines, donc j’ai commencé à essayer de produire, acheter des platines, mixer en parallèle… Je jouais dans des soirées un peu privées type rave, avant que ce soit des free party. Donc voilà ça c’était mes jeunes années, j’ai eu un petit temps mort entre les deux, et là ça fait deux ans que je me réactive sérieusement.

Tu n’en vis pas, alors ?

Je suis dans le milieu. Je suis ingénieur du son en parallèle, du coup je fais des tournées pour des groupes mais nan, c’est pas mon gagne-pain, ça reste un loisir.

Tu es membre du collectif La Vitrine, peux-tu nous en parler un peu ? 

On a monté ce collectif y a trois ans. On se rapproche pas mal de Nördik Impakt et de son projet initial, je pense. Nous, notre passion, c’est les musiques électroniques au sens large, et puis les arts numériques au sens général. La problématique, c’était de se dire : y a des soirées, des concerts où à minuit on se fait virer de la salle. Le clubbing c’est à partir de minuit-une heure, du coup les publics se croisent pas forcément. L’art contemporain ou les installations etc, c’est un peu dommage que ce soit que dans les musées ou sur des installations sur des festivals où les gens applaudissent à peine alors qu’ils viennent de voir quelque chose d’assez fou. Donc on voulait un peu lier l’art contemporain numérique (installations, performances) et la musique électronique. Nous, notre idéal, c’est de faire des soirées concert, clubbing, et avec du visuel. L’idée c’était de faire ça, initialement. On a mis trois ans à maturer le projet, là on commence à avoir de beaux projets à venir. Il va y avoir des choses intéressantes à Caen. Pour l’instant on se contente de petites soirées dans les bars ou dans les clubs de Caen, juste en termes de musique, en fait, car y a que les DJs du collectif. On avait fait une belle soirée à la Fermeture Eclair  : on avait réussi à faire venir deux artistes contemporains, plus des concerts et de la musique. On va essayer de réitérer ça courant 2016. La ville de Caen nous fait confiance sur un très beau lieu. J’attends avant d’en parler plus…

Tu bouges souvent ? 

Les dernières années j’ai énormément tourné en national et international en tant qu’ingénieur du son avec des groupes, ce qui fait que j’ai vu beaucoup de choses, mais plus en festival qu’en club. Je ne me déplace plus tant que ça sur les soirées parisiennes qui s’activent à fond d’ailleurs, car il se passe beaucoup de choses. Je vais à une soirée à Paris environ une fois tous les six mois on va dire, donc c’est pas tant que ça par rapport à une effervescence de ce genre qui bouge quasiment tous les week-ends parce qu’il y a trop de choses… Mais je vois beaucoup de choses quand même, que ce soit en tournée et puis je vais aussi beaucoup sur internet chercher des morceaux, écouter des choses… En ce moment l’électronique est même presque trop actif pour seulement deux oreilles.

Tu es originaire de Caen c’est ça ? Ça te fait plaisir de mixer ici ce soir ? 

Ouais, ça fait bien longtemps que je suis à Caen… Donc ouais, carrément, je suis content. En fait, je viens souvent travailler au Cargö en tant qu’ingénieur du son. Là ça me fait hyper plaisir d’être de l’autre côté, de jouer, quoi.

Pour toi, quel était le meilleur endroit où tu as joué ?

Où j’ai vraiment pris mon pied, un bon souvenir, c’était… Chauffer dans la Noirceur en 2014. C’était une très belle date parce qu’il était tard, parce que le site est sublime, et que les gens étaient hyper motivés, c’était vraiment une belle date, ouais…

Qu’est-ce qui t’attend pour la suite en tant que DJ ? 

Alors par rapport au projet DJ… A la base j’étais vraiment DJ avec des platines vinyles et des vinyles, et là depuis un an et demi, je suis plus avec des ordinateurs, des contrôleurs… donc je passe la musique des autres mais y a un tiers où j’inclus mes productions à moi ; c’est à dire que mes créations j’en fais pas forcément des morceaux que je passe de bout en bout. Je fais mon set avec plein de nappes, des arpégiateurs et des batteries de ma propre production que j’inclus. Du coup je fais un mix avec une pâte de mes productions. Je suis en train de développer ce truc là et qui sait quand je serai prêt à avoir un truc avec plus de mes productions et un peu moins des autres. Aujourd’hui je suis plus à deux tiers/un tiers mais je produis de plus en plus et je me dirige là dessus. Mais je prendrai toujours un bout de musique, je me ferme pas à ça spécialement.

Du coup est-ce que ça va t’amener à mettre quelques mix sur internet ?

Là j’ai des choses que je dois finaliser pour les mettre sur internet, parce que pour l’instant j’ai pas mis de DJ sets dans la mesure où c’était vraiment des DJ sets de musiques d’autres et c’est très particulier d’enregistrer des sets pour les publier sur internet, pour les faire écouter, parce que dans une soirée, la techno c’est vraiment tellement de la matière sonore qu’on ressent… Mais du coup, là, je vais essayer d’éditer un peu plus de choses quand même sur internet de façon à ce que mes productions soient plus « écoutables ».

21 ans. Passionnée de cinéma et étudiante en Audiovisuel. Rédactrice cinéma et musique à Maze.

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