CINÉMA

Ricki and the Flash : feel Good movie

Ricki and the Flash est la quintessence du feel Good movie. Le petit film américain devant lequel on passe un bon moment, qui ne marque pas les esprits éternellement mais qui délivre un joli, et vrai, message en peignant un portrait cruel de l’Amérique d’aujourd’hui.

Ricki a quitté sa famille pour s’exiler en Californie et vivre son rêve : devenir une rock-star. Mais cela n’a pas marché et elle se retrouve à jouer des tubes, basse en main, dans un petit pub miséreux devant un parterre d’américains conservateurs et républicains à souhait.

Mais sa fille vit un divorce difficile et son ex-mari l’appelle pour tenir son rôle de mère, devant lequel elle a toujours fui. Jusque là, rien de nouveau à Hollywood, scénario on ne peut plus classique et histoire simplette d’une famille moderne.

Mais Ricki and the Flash se révèle intéressant lorsqu’il peint un portrait cruel du rêve américain et d’une certaine Amérique d’aujourd’hui. Et oui, il y a des gens qui détestent Obama. Et oui, il y a des gens pour qui ça va mal et qui trouvent leur source de réconfort dans un bar pourri, autour de leur bière quotidienne. Cruel portrait qui détonne avec le cadre de la maison de l’ex-mari, un énorme manoir dans un ghetto privé de riches fortunés. L’Amérique, c’est effectivement des classes sociales totalement diverses, qui s’opposent parfois et qui ne se ressemblent jamais.

Le joli message du film vient dans l’ode féministe qu’il délivre. Dans une scène criante de vérité, Ricki s’adresse à ses spectateurs et leur explique que l’on ne pardonne rien aux femmes qui partent, que la mère a le rôle de celle qui va à la kermesse, aux réunions parents-profs, aux spectacles de fin d’années, que si le père ne fait rien de tout cela, on ne lui en tient pas rigueur, mais qu’à la mère, on ne pardonne rien. Et elle a, malheureusement, tellement raison. Cela correspond à la carrière de Meryl Streep qui a parsemé ses rôles de messages féministes. Dans quelques mois, elle sera d’ailleurs une Suffragette assumée. Amusant aussi de se rappeler que dans Kramer contre Kramer, elle jouait déjà le rôle de celle qui part et quitte mari et fils. Sombre réalité de constater qu’au final rien n’a changé depuis 30ans et que le message reste le même puisque les consciences n’évoluent pas.

Meryl Streep est brillante dans ce film. Dans un véritable exercice de style, un peu plus difficile que ses dernières prestations, elle surprend encore. Jouer une rock star à 66ans sans se ridiculiser ce n’est pas donné à tout le monde. Elle enchaine avec brio du Springsteen, du Lady Gaga, du Rolling Stones, du Pink, etc… Entourée de musiciens et d’un joli casting, elle assume son rôle de déesse du cinéma, guitare au tour du cou et voix “rockailleuse”, elle fait de ce petit film sympathique, un vrai feel God movie.

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