Pour sa 16ème année, la Japan Expo a de nouveau fait déferler sur Paris et Villepinte un tsunami de cosplayers et autres otakus. Et pour la 16ème année consécutive, le nombre de visiteurs a encore augmenté : après les 240 000 visiteurs pour le 15ème anniversaire, ce sont un peu moins de 250 000 visiteurs qui ont profité de cette édition 2015.
Comme les années passées, les nombreux stands dédiés aux mangas et aux animés ont occupé un immense espace qui ne désemplissait pas. Cependant, l’espace jeux vidéo du deuxième hall de l’exposition n’avait pas à rougir de la concurrence : comme tous les ans, le gigantesque stand Nintendo était immanquable avec son lot de nouveautés à tester. Mais la pléthore d’autres stands (Square Enix notamment) ont activement participé à l’ambiance électrique du hall 6. La musique japonaise a aussi occupé une place importante dans cette édition avec de très nombreux artistes à défiler sur scène, une occasion en or pour les nombreux fans de voir des artistes peu présents en France.
L’autre visage de la Japan Expo, la partie immergée de l’iceberg, sont les multiples stands d’entreprises et de villes japonaises offrant une vue sur les traditions mais aussi la vie actuelle du Japon. Ainsi, les villes de Kyoto, Osaka, Takamatsu, Sendai ou encore Fukuoka ont proposé aux festivaliers des stands hauts en couleurs et en activités. Le stand de Kyoto proposait par exemple un essayage des habits traditionnels japonais. Ainsi, ce sont plus de 700m² qui furent dédiés aux traditions japonaises. En plus des villes, diverses préfectures japonaises ont aussi tenu un stand, notamment Nagasaki, Okinawa ou encore Tottori. Ces stands sont de réelles occasions de profiter d’un aperçu du Japon, voire d’y planifier un voyage au stand de l’Office de tourisme du Japon. Enfin, la plus célèbre mascotte japonaise, l’ours noir Kumamon de la préfecture de Kumamoto est de nouveau venue animer le festival (くま ou « kuma » signifie ours en japonais). En addition à cela, un nouvel espace « Washoku » (和食, la cuisine japonaise traditionnelle, elle aussi classée à l’Unesco) a fait son apparition. Celui-ci était sponsorisé par de nombreuses marques nippones : Gurunavi, équivalent japonais de « la fourchette », Tiger, fabricant japonais d’ustensiles et d’électroménager de cuisine ou encore Nissin, le célèbre inventeur des nouilles instantanées. Il a tout au long des 4 jours de festival permis une immersion dans la gastronomie japonaise au travers de rencontres avec des professionnels et d’ateliers de préparation de plats tels que les sushis.
Démonstration de cette volonté d’exportation de la culture japonaise, le Japan Day Project : “Une approche innovante pour promouvoir la culture et les entreprises japonaises à travers le monde”. Celui-ci regroupe de nombreuses entreprises nippones qui rêvent d’exportation. Il est aussi supporté par le METI, ministère japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie. Déjà présent au Festival de Cannes 2015, il était logiquement présent pour la Japan Expo où il a occupé le plus grand stand, dépassant même Nintendo pourtant habitué à ce titre. En plus de cela, il a participé à la venue de plus de 30 stands (sur 700). Ceux-ci ont fait découvrir au public des produits et inventions japonaises, allant du sticker au jeu de survie grandeur nature. C’est aussi cette « initiative » qui a organisé l’after officiel de la Japan Expo, la Kanpai Night au Club 79 à deux pas des champs Elysées. Fidèle au credo du projet « Attracting People, Driving Culture », les traditions et innovations japonaises ont su se faire une place de choix dans cette édition 2015. Il ne faut néanmoins pas oublier le but premier du projet ; faciliter l’implantation à l’étranger des firmes japonaises. En ce qui concerne la Japan Expo, l’objectif semble atteint : les nombreux stands aidés par JDP ont semblé avoir un succès parfois inattendu.
Néanmoins, bien que variée et étendue, cette “vitrine” mise en place reste une attraction secondaire pour la majorité des visiteurs. Elle est avant tout un “plus” du festival, non pas un aspect majeur. Elle a su attirer un public et le fidéliser mais elle reste en second plan vis à vis des stands dédiés au Mangas/Animés/Jeux Vidéos. L’espace scénique en témoigne, sur les 8 grandes scènes de la Japan Expo, seule une relativement petite lui est dédiée. Il faut aussi relativiser les produits “culturels” proposés, bien qu’intéressants et habituellement introuvables, ils restent chers et sélectionnées parmi les plus populaires. Des produits plus “folkloriques” et moins connus du public sont moins proposés et se font plus rares. D’un autre côté, la Japan Expo reste la plus grande convention mondiale dédiée au Japon et la seconde plus grande convention tout court, son offre culturelle reste inédite comparée à d’autres festivals et regroupements de fans. Le public issu des quatre coins du monde en témoigne.
Pour finir, il est essentiel de rappeler un aspect primordial de ce festival, ce qui fait de lui une « convention » au même titre que le Comic Con de San Diego ou le Comiket de Tokyo (seule convention plus importante que la Japan Expo) : la présence de nombreux stands dédiés au fanart. Ces artistes qui exhibent et vendent leur création inspirée d’oeuvres populaires, pour une somme souvent modique, bien loin des grands stands de « merch » industrielle (tout de même appréciée). Car ce sont en effet les fans qui ont fait ce festival, d’une grande vente de mangas à l’ISC de Paris, un festival international au rayonnement mondial.
Quand à l’édition 2016, elle est déja annoncée : du 7 au 10 Juillet 2016, Villepinte vous attend !
Toutes les marques, franchises et œuvres cités et visibles dans cet article appartiennent à leurs auteurs respectifs.