En pleine période des soldes, quand la rue de Rivoli est envahie par des milliers de chasseurs de bonnes affaires qui, sous un soleil de plomb, déferlent sur le bitume comme un flot de lave visqueuse, j’ai décidé de m’abstenir de cette folie saisonnière. Pourtant, j’aime bien la mode, mais l’idée de me faire écraser dans les magasins blindés me fait un peu flipper. Alors ça tombait bien que, jusqu’au 28 juin 2015, le Musée de l’histoire de l’immigration ait organisé l’exposition Fashion Mix qui retraçait l’histoire de la Haute Couture, et l’influence que les créateurs venus de l’étranger portent sur la mode parisienne.
La salle d’exposition était plutôt petite et pas du tout spectaculaire. En pensant à un univers qui déborde de créativité, la totale absence de faste était un peu surprenante, même pour un musée. Vu que la mode peut être perçue comme une forme d’art et d’expression, je trouvais un peu dommage que tout soit présenté de manière très simple, puriste, presque stérile. J’aurais bien aimé un peu plus d’émotion. Voilà la première impression que j’ai eue.
Le parcours commençait par une partie dédiée à l’anglais Charles Worth, qui a été le premier à définir les codes de la Haute Couture qu’on connaît aujourd’hui. Après son arrivée à Paris et grâce à son travail auprès de Gagelin, une mercerie très renommée à l’époque, Worth gagnait vite une notoriété auprès de la haute société. Encore aujourd’hui, son style est une inspiration pour les créateurs.
Après la partie sur Charles Worth suivaient – par ordre chronologique – des espaces consacrés à d’autres créateurs influents. Et malgré le fait qu’une bonne partie des robes exposées ne correspondait pas trop à mon goût personnel, c’était très intéressant de voir à quel point les créateurs puisent leur inspiration dans l’histoire, l’art, les spécificités culturelles et comment ces influences sont présentes dans les vêtements, notamment chez Balenciaga, Issey Miyake, Elsa Schiaparelli et Vivienne Westwood, juste pour en citer quelques uns. Ainsi, l’exposition réussit silencieusement à faire hommage à la couture en tant que forme d’art. Sans faire de barouf.
Pour plus d’informations sur le parcours de l’exposition, les créateurs et les robes exposées, rendez-vous sur le site du Musée de l’histoire de l’immigration.
Si vous voulez plonger davantage dans l’univers de Charles Worth et l’histoire de la mode, découvrez le Podcast sur l’exposition de France Musique.
Pour jeter un coup d’œil dans les coulisses de l’expostion, c’est par ici.