Après Strasbourg, Paris, Lille et Caen, la Red Bull Music Academy a continué son tour des scènes locales de France en faisant escale le jeudi 9 avril, à Rennes, à l’Ubu.
Après São Paulo, Londres, New-York et Tokyo, la Redbull Music Academy est de retour en Europe pour la première fois depuis 2011. Du 25 octobre au 27 novembre 2015, la 17ème édition de la Redbull Music Academy s’installera à la Gaîté lyrique à Paris pour des conférences, concerts, ateliers et sessions studio. Cet événement incarne ainsi un bel alliage de découverte, d’expérience et d’échange musical. En attendant d’investir la capitale, la Redbull Music Academy part sur les routes à la rencontre des jeunes talents français et des scènes locales. Jeudi 9 avril, c’est donc à Rennes que la RBMA s’est installée, à l’Ubu, offrant une belle nuit musicale avec au programme : Iñigo Montoya, Her, DBFC, La Mverte et Michael Mayer.
Premier coup de cœur de la soirée, la tribu d’Iñigo Montoya a ouvert le bal avec brio. Sous ce nom mystérieux se cache d’abord Adrien Pallot, ancien élève de la RBMA mais aussi producteur de La Femme, de Fauve ou encore de Moodoïd. À ses côtés, on retrouve deux des ex-Mungo Park (Quentin Convard et Pierre Plantin) et l’excellent batteur de Blind Digital Citizen, Louis Delorme. Cette jolie tribu a fait grimper la température de l’Ubu en distillant sa pop groovy et sauvage, (déclinée dans la langue de Molière) agrémentée de rythmes tribaux et d’envolées psyché. Dévoilant une véritable énergie hypnotique sur scène, ils nous ont offert une immersion ardente au cœur de leur univers musical, avec leurs premiers titres (Nuit Blanche, Après le serpent) et une jolie reprise de Brigitte Fontaine. Le tout s’est déroulé dans une ambiance tropicale et sauvage offerte par la projection de formes psyché-géométriques et colorées de Zeugl. Le talentueux quatuor sortira son premier EP InÞigEP01 le 18 mai prochain.
Alexandre Berly aka La Mverte a assuré les interplateaux en offrant son dark disco et électro dansante. Proche de Yann Wagner, on l’avait déjà croisé lors de la dernière édition des Trans Musicales. À noter que l’artiste vient tout juste de sortir son second EP, A Game Called Tarot, sur le label Her Majesty Ship.
C’est alors le moment tant attendu de la soirée qui arrive … Né des cendres de l’excellent groupe rennais The Popopopops, le duo Her (Victor Solf et Simon Carpentier) fait son apparition sur la scène de l’Ubu. Accompagnés en studio et en live par Thomas Clairice, Paul Rosi et Louis Kuipers, ils ont dévoilé leur nouveau projet pour la toute première fois sur scène ce soir-là. Avec Her, on retrouve certains attraits musicaux des Pops, même si leur musique se fait plus mature, épurée et intimiste. Ils nous ont eux-mêmes défini leur musique comme « un mélange subtil entre Frank Ocean et Shuggie Ottis, Child Of Lov et Aaron Neville ». Innovant et ingénieux, on découvre sur scène un univers pop à la fois sensible et énergique, flirtant avec la sensualité de la soul. « Nous aimons beaucoup la Soul et nous essayons de nous la ré-approprier en apportant une touche plus moderne », ajoutent-ils. Sur scène, on découvre des morceaux encore inentendus puisque seul le délicieux (et obsédant) Quite Like est sorti. Maîtrisant la scène avec énergie et sincérité, Her a conquis son premier public, si important à ses yeux. Ces rennais nous ont ainsi confié « En concert, nous essayons de donner une nouvelle âme aux titres. C’est très important de communiquer avec le public, qu’il y ait un échange fort. Nous jouons tous nos titres en direct sans trucages ni artifices. C’est important pour nous de prendre ce risque et d’avoir une démarche authentique ». Et de l’authenticité, on en a eu puisqu’au beau milieu de leur second titre (Quite Like), une coupure d’électricité a perturbé le set. Mais le duo, soutenu par le public, ne s’est pas dégonflé et nous a offert une jolie version a capella de leur premier single.
Après ces deux très belles premières découvertes scéniques, la soirée se poursuit avec l’énergie le quatuor explosif DBFC, mené par le producteur Bertrand Lacombre (Dombrance) et le mancunien David Shaw. Déjà croisé aux Trans Musicales 2014, le club DBFC a de nouveau dévoilé avec énergie et habileté ses sonorités new-wave, disco, électro, funk et rock pour faire remuer l’Ubu. Le fameux DJ et producteur allemand Michael Mayer est venu clôturer la soirée. A la tête du label Kompakt, véritable laboratoire de musique électronique, ce représentant incontournable de la scène musicale allemande est venu dévoiler sa techno minimale et son savoir-faire musical.