MUSIQUE

Rêveries post-punk avec Soko

L’année dernière,  une marque de vêtements américaine avait eu pour projet de présenter leur nouvelle collection dans un court métrage mettant en scène des inconnus qui s’embrassaient pour la première fois. Cela a donné « First Kiss », visionné plus de 100 millions de fois depuis et mis en musique par Soko, apparaissant elle même dans la vidéo. Le morceau « We Might be Dead by Tomorrow », provenait du premier album de la chanteuse et actrice française, I Thought I Was an Alien, agréable disque lo-fi.

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Au début de cette année, Soko est revenue dans le paysage musical après des mois d’exil à Los Angeles pour préparer son second album, My Dreams Dictate My Reality. Sa voix est globalement moins enfantine qu’avant, les mélodies sont plus étoffées et les paroles traitent toujours de l’univers quelque peu torturé mais aussi évasif de Soko. L’amour (souvent de manière triste ou compliquée), la bisexualité (ou plutôt la difficulté de ne pas se conformer aux stéréotypes), la peur de vieillir ou de mourir sont ainsi traités au fil des morceaux. La surprise vient du tournant new wave de la chanteuse, avec l’aide de Ross Robinson , producteur entre autres de The Cure, Korn ou Klaxons. Soko nous transporte, sur la moitié des titres de l’album, au milieu d’un dancefloor dans les années 80, avec des morceaux comme « Temporary Mood Swings », « Ocean of Tears » ou encore « My Precious » tandis que d’autres morceaux, comme « I Come in Peace » et « My Dreams Dictate my Reality », remplis de reverb de guitare, plus dreamy, contrebalancent cela. On pense tout de suite à Joy Division en écoutant « Visions », avec ce rythme saccadé difficilement dissociable de la bande de Ian Curtis, tandis que la voix un peu fragile de Soko nous fait songer à l’univers de Siouxsie and the Banshees. 

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Soko a également fait appel à son ami Ariel Pink pour le surprenant duo très pop « Lovetrap » et une jolie ballade, « Monster Love ». Au niveau des mélodies, seule la dernière piste « Keaton’s Song » nous rappelle directement la fameuse lo-fi qui avait fait la réussite de son premier album. On notera enfin le soin apporté à l’artwork de l’album, dans un esprit punk et DIY ; pour l’esthétique rien n’est laissé au hasard.

Soko prouve avec ce disque qu’elle n’est pas un simple effet de mode. Si certains lui reprochaient la simplicité de son premier album, on ne peut certainement pas en dire autant pour celui là. Changer de direction à ce point pour un second album c’est rare, le réussir sur presque toute la ligne, encore plus. 

Etudiante en science politique à Lille et passionnée de musique.

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