Après six albums, on pensait avoir cerné Patrice. Erreur. Alors qu’il sort son dernier album The Rising of the son, on se demande pourquoi il n’est pas revenu plus tôt. Vous avez peut-être eu l’occasion de découvrir l’opus lors de ses sessions acoustiques au lever du soleil que ce soit au Sacré Cœur, à Nantes, Strasbourg ou Cologne, là où Patrice Bart-Williams a grandi.
Si Patrice s’est révélé au grand public avec son album One et des titres comme Soulstorm ou Don’t Cry, son dernier opus signe la consécration. Issu d’un mariage germano-sierra léonais, l’artiste semble enfin avoir trouvé son rythme de croisière en oscillant entre ballades aux sons reggae/folk et chansons qui vous entraînent comme une valse furieuse. Si Patrice est en mouvement continuel entre chaque album, certains de ses fans pourraient être perdus devant la richesse de styles du dernier album, pourtant il le revendique. Il le dit lui-même, il est vivant : il parait donc normal d’évoluer. De plus, Patrice ne voulait plus de l’étiquette reggae qui lui collait à la peau depuis ses premiers albums. Pour cet artiste, cet album représente une sorte de renaissance ou le premier jour du printemps, comme il l’explique dans Alive : « I have risen from the dead ». Le show man endosse maintenant d’autres casquettes comme celle de producteur avec Noraa ou Selah Sue ou celle de réalisateur avec son court-métrage sur les gangs tourné en Sierra Leone. Même si Patrice a évolué, son message reste le même : aimer la vie, se rendre compte de sa chance et accepter le changement.
L’album commence par un intermède appelé « Intro ». On entre dans le vif du sujet avec Alive : la chanson surprend avec ses voix robotisées et ses rythmes saccadés. On l’écoute une fois, deux fois, et à la troisième on danse sans réfléchir. Bien sûr, on a entendu sur les ondes le très entraînant Cry cry cry rendant hommage à la période punko-reggae londonienne, mais il y a de superbes chansons sur l’album comme Hippies with guns, Venusia, Lover man, des featurings avec Cody Chesnutt, Selah Sue ou encore des titres énergiques comme Boxes ou 1 to 7. Il faut avouer qu’on ne décèle pas tout le potentiel de l’opus dès la première écoute et c’est le live à La Sirène auquel nous avons assisté qui nous a permis de saisir toute la force enchevêtrée de délicatesse de l’album et de l’artiste.
Patrice confirme lors de son concert ce que l’on pensait de lui : une générosité sans failles doublée d’une maîtrise de la voix passant du miel au gansta rap. On a constaté aussi qu’il savait s’entourer : son groupe composé d’un bassiste, d’un batteur et d’un multi-instrumentiste offre un show de qualité, vit pleinement la musique et ne cesse de partager avec le public. Patrice nous demande de danser, de sauter en l’air de chanter, n’hésite pas à chanter au milieu de la foule… Bref, on ne ressort pas reposé du concert !
Patrice enchaîne ses titres avec d’abord un Alive électrisant, puis un Boxes endiablé. Il demande alors, seul sur scène, ce que le public désire entendre, « Don’t cry » crie une femme. S’ensuivent les douces ballades Hippies With Guns, Every second mais aussi Cry cry cry et le duo Faces assuré avec sa première partie et protégée Noraa.
Un live de Patrice est synonyme de rayon de soleil dans le quotidien, on vous le recommande. Il ne faut ce pendant pas être gêné par la proximité avec les autres spectateurs puisque danse, sauts et ambiance survoltée sont au programme.
Retrouvez toutes ses dates ici, et n’oubliez pas : nous somme “ALIVE” !