CINÉMA

La voleuse de livres – La mémoire des mots

A l’aube de la nouvelle année, on nous ressort un film sur la Seconde Guerre mondiale ? Dit comme ça, ça peut paraître un brin sinistre, et un tantinet redondant. Détrompez vous rapidement, Brian Percival en a fait quelque chose de novateur !

La voleuse de livres nous invite à suivre Liesel, une petite fille vendue à un couple allemand alors que sa mère communiste s’enfuit. Rosa, sa nouvelle maman, “comme le tonnerre, gronde tout le temps”, et Hans, son père adoptif, accompagné de son accordéon vont petit à petit ouvrir leurs cœurs à cette petite et eux-mêmes se découvrir.  Liesel ne saisit pas toute la complexité de la guerre, elle ne voit pas le danger, elle ne comprend pas ce que veut Hitler … Ce qu’elle sait c’est qu’elle a perdu sa mère, et qu’elle se retrouve dans une école où son illettrisme éclate au grand jour.

Philosophie des mots – des mots contre la guerre

Comme l’écrit simplement l’auteur du roman La voleuse de livres, Markus Zusak dans son prologue, “une simple histoire, en fait, où il est question, notamment : – d’une fillette ; -de mots ; -d’un accordéoniste ; d’Allemands fanatiques ; – d’un boxeur juif ; -et d’un certain nombre de vols”. Alors qu’Hans se retrouve à héberger un Juif suite à une promesse de jeunesse, Liesel apprend à écrire et à lire. Elle se découvre une passion pour des romans bien brochés à l’époque même des autodafés. Elles va apprendre les mots avec Hans et en observer le pouvoir avec Max, le réfugié juif. Les mots sont les seules choses qui pourront exprimer tout ce dont ils rêvent en temps de guerre ; les mots sont aussi la mémoire, le lien qui les unira ; les mots sont l’histoire et ils sont, avant tout, très précieux. Ce sont les résultats de travail, d’apprentissage, de lecture, et d’une vie pas si facile.

Ce film refuse la facilité des clichés concernant la période 39-45, c’est davantage une belle interprétation. C’est la mort qui ouvre et ferme le film en voix off. Cette mort n’est pas celle qui s’empare de n’importe qui avidement. Avec beaucoup de tendresse et de réflexion, elle nous explique ses observations sur les humains : les bons côtés mais aussi les plus obscurs. C’est un élément essentiel qui fait de ce drame un film qui sort un peu du rang.

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Coalition de bons interprètes – révélation de Sophie Nélisse

Cette histoire, au script plutôt sympathique, se trouve portée par ses acteurs. Cela va sans dire que la petite Sophie Nélisse va réapparaître prochainement. C’est une vraie révélation. C’est d’ailleurs l’auteur du best-seller lui-même qui la voulait pour ce rôle. Le seul film que Sophie Nelisse ait joué auparavant (Monsieur Lazhar en 2011)  lui avait déjà permis d’être récompensée avec le Prix Génie de la meilleure actrice dans un second rôle. Cette dernière est pleine de ressources et … de surprises. Car c’est aussi une jeune gymnaste qui se prépare à participer aux Jeux Olympique de Rio. Malheureusement pour elle et heureusement pour nous, une légère blessure a stoppé ses entraînements et lui a permis d’ouvrir le scénario de La Voleuse de livres et d’incarner cette merveilleuse Liesel. Cela dit, Geoffey Rush dans le rôle de Hans et Emily Watson (Rosa), ne sont pas en reste. Ils sont tout deux très bons dans leurs rôles. On s’attache à eux comme à des personnes que l’on connait ; un peu caractérielles mais tellement humaines.

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La voleuse de livres, conçu pour les juniors, vu en partie avec leurs yeux, apportera aussi beaucoup aux plus grands. Un film sur la Seconde Guerre mondiale (enfin) un peu rafraîchie, sortez vos mouchoirs, et allez le voir dans le cinéma le plus proche  !

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