Depuis septembre, elle est directrice artistique de la marque de Pharrell Williams : Billionaire Boys Club/Icecream. En octobre dernier, elle mixait au Wanderlust à Paris. En 2009, elle réalisait le clip de One Time, le premier succès de Justin Bieber. Depuis 2008, elle a lancé sa propre marque de vêtement : Violette. La liste est longue et variée. Portrait d’une artiste à qui il ne manque pas de cordes à son arc. Vashtie Kola, une it-girl qui pèse !
A self-made woman
À la fois styliste, réalisatrice, DJ, organisatrice de soirées, Vashtie Kola est une jeune femme d’à peine 30 ans dont l’influence ne finit pas de s’étendre. Celle qui a été désignée comme une des 50 New-yorkais les plus stylés par le magazine Time Out New York n’était pourtant pas prédestinée à devenir une icône. Née à Albany, une ville de l’État de New York, dans un milieu modeste, Vashtie Kola a pendant son enfance souffert de ses différences. Accusée de se comporter de manière trop « blanche » parce qu’elle aimait le skate et s’habillait vintage, parfois trop « black » pour certains camarades d’une prestigieuse école, Vashtie, souvent mise de côté, ne rentrait pas dans un moule prédéfini. Elle ne pouvait pas se payer les Jordan ni les vêtements que les plus cools de son école affichaient. Alors, vers l’âge de 12 ans, elle commença à créer ses propres habits, en assemblant des tissus pour faire des pièces qu’elle trouvait cools. Dotée d’une fibre artistique depuis très jeune, elle a toujours voulu créer et faire des choses qui inspireraient les autres. « Just Do It », à défaut d’être le slogan de Nike, est aussi sa devise, car à force d’être stigmatisée, elle n’a plus eu peur de devenir celle qu’elle voulait. D’après elle, trop de gens perdent du temps en hésitant, en cherchant la perfection et beaucoup passent à côté de leurs idées. En 1999, l’ambitieuse Vashtie débarque à New York pour étudier la réalisation audiovisuelle à la SVA (School of Visual Arts) de Manhattan.
Vashtie, tomboy
Depuis toute petite, elle a toujours été attirée par des activités masculines. Aujourd’hui encore, elle reste inspirée par la masculinité. S’étant toujours sentie égale aux hommes, elle n’a jamais pu concevoir qu’en tant que femme, certaines choses ne lui seraient pas possibles. Avec l’âge, même si son look boyish persiste, elle a tendance à féminiser son style, en osant le maquillage et les robes, qu’elle a pourtant longtemps refusé de porter. Vashtie a très vite développé une envie de toucher à tout, en mêlant art et style avec sa fraicheur et son originalité. En 2008, elle lance sa propre marque de vêtement : Violette. À l’image de son initiatrice, la marque puise dans des univers très éclectiques. Entre culture de rue et haute-couture, hip-pop et rock, masculinité et féminité… Les sources d’inspirations qui nourrissent la marque sont très variées. Toujours avec un souci de confort, ses créations, urban chics, sont disponibles dans des boutiques très sélectives, comme chez Colette à Paris.
En 2010, elle devient la toute première femme à collaborer, grâce à Violette, avec la marque de chaussures Jordan pour créer sa propre paire de sneakers, à l’occasion des 25 ans de la marque. Pendant sa jeunesse, Vashtie avait toujours rêvé de pouvoir s’offrir des Jordan. Elle n’a pu commencer sa collection qu’à vingt ans, en travaillant à côté de ses études. Pour sa propre paire de Jordan, il était important pour elle d’allier confort et féminité, sans pour autant dénaturer l’aspect masculin et originel de ces sneakers.
En 2012, elle revisite un casque Beats By Dre « Violette Beats », en s’inspirant des taxis New-yorkais.
Artiste multi-talents
Aussi à l’aise à la création que devant l’objectif, Vashtie se prend volontiers au jeu du mannequinat. En Janvier 2013, on l’a découverte dans la campagne de lancement de la collection capsule inspirée des 90’s de DKNY, aux côtés d’une autre it-girl, qui n’est autre que Cara Delevingne.
Cette année, c’est au tour de Casio de faire appel à Vashtie pour représenter la marque, et notamment les montres Baby-G, dans une vidéo promotionnelle, où l’on découvre la styliste porter la montre.
Vous l’aurez compris, Vashtie touche à tout, et ce, avec brio. On ne compte plus ses collaborations avec des grands noms de la musique. On se souvient entre autres de sa collaboration artistique avec la maison de disque Def Jam, un des labels de référence dans le hip-hop. Dans l’ombre des caméras, elle réalise, en 2010, un clip pour son ami Theophilus London : I Want You ; c’est d’ailleurs, en partie, grâce à Vashtie que la carrière du chanteur a décollé. Elle est aussi derrière le clip de T.O.N.Y de Solange Knowles et de A.D.H.D de Kendrick Lamar.
La nostalgie des années 1990
Que ce soit dans la mode ou dans la musique, les années 1990 influencent celle qui a construit son empire toute seule.
Après avoir écumé toutes les soirées New-Yorkaises, Vashtie et son meilleur ami Oscar Sanchez ont une idée. Parce qu’ils en avaient marre d’aller dans des soirées où ils se sentaient inférieurs et où la musique se réduisait aux top charts, ils ont eu envie de créer des soirées pour écouter ce qu’ils aimaient le plus : la musique de la fin des années 1980 – début 1990. Les portes toujours ouvertes à tout le monde, les soirées « 1992 » (1992 Party) étaient nées. Malgré tout, Vashtie confie ne pas être une “fêtarde”. Ce qu’elle préfère par-dessus tout c’est être tranquillement à la maison avec ses amis.
La it girl est donc devenue DJette. Pour allier mode et musique, rien de mieux que de se produire pour des grands noms de la mode. Au printemps 2013, elle était invitée pour mixer lors d’une Afterparty Kenzo. En octobre dernier, elle était derrière les platines à Los Angeles pour le Chloé Fashion Show.
Si sa notoriété n’est pas encore phénoménale dans le vieux continent, on parie sans trop d’audace sur la fulgurante ascension d’une des icônes de la mode les plus influentes de l’underground américain.