Voici venu le dernier mois de l’année et bien entendu, le coutumier recensement des réussites et des échecs littéraires vu par Maze. Pour commencer ce petit récapitulatif, voici les livres qui se sont hissés, au prix de bien des efforts, nous en convenons, sur la rangée intouchable de la bibliothèque, soit celle du bas absolu.
Sortant des limbes en 2009 et tentant de se faire connaître par tous les moyens, le livre d’Alexandre Schoedler intitulé Codex Deus sur les traces des secrets de Dieu et des dieux a retenu notre attention -même quatre ans après sa sortie– car il incarne sans conteste le modèle du livre scabreux au possible. Orthographe douteuse, syntaxe sauvage, logique poignardée sous l’emblème d’une franc maçonnerie méconnue et selon les dires de Mr Schoedler, liée au IIIème Reich, ce roman de 240 pages promet à qui l’entame un réel travail de détective, pour tenter de saisir la pensée de l’auteur. Si vous souhaitez décompresser après avoir lu La Princesse de Clèves ou bien si vous êtes intéressés par la déstructuration totale, ce roman appelant visiblement une suite prochaine, est pour vous. Voici pouvez vous faire une idée du désastre en consultant la page ironique Les perles du Codex Déus qui met en ligne des extraits du dit roman.
Autre roman dont Maze a déjà fait état dans un papier ardent, soit Dans le cochon tout est bon, Belle et Bête de Marcela Iacub, paru en février dernier. Tout ayant déjà été dit sur ce sujet nous n’en dirons pas plus…
Voici venu le temps des réussites !
On continu en fanfare avec les livres les plus attendus de l’année :
La Nostalgie heureuse d’Amélie Nothomb
Amélie Nothomb raconte son retour au Japon, pour un voyage dans ses souvenirs d’enfance et des premiers temps de sa vie d’adulte passés sur l’archipel. Entre retrouvailles émouvantes et réflexions personnelles, ce livre nous a personnellement touché par sa simplicité, son humanité et son espoir sur les rapports qu’on entretient avec ses souvenirs. Le style est là, tout comme le traditionnel humour qui caractérise les ouvrages de l’auteur belge. Une suite logique, mais indépendante, d’autres de ses romans comme Métaphysique des Tubes, Stupeurs et Tremblements et Ni d’Eve ni d’Adam. Recommandé par Maze Mag sous le sapin.
Doctor Sleep de Stephen King
Voici une suite d’aventures qui ne déçoit pas ! Doctor Sleep s’inscrit dans la continuité de Shining et arrive a développer une histoire où le suspense grandit au fil des pages et surtout, où le piège de ne se consacrer qu’à un seul héros déjà célèbre, a été évité. Intégrant des éléments du merveilleux furieusement en vogue en cette période, King signe avec ces 600 pages un beau retour sur les étals.
L’Ombre de ce que nous avons été de Luis Sepulveda
Histoire touchante revenant sur l’effroyable dictature argentine, L’Ombre de ce que nous avons été marque durablement qui l’entame et illustre en beauté la réactualisation de ce pan de l’histoire trop souvent méconnu du grand public. Nous ne pouvons que vous conseiller d’aller le lire, ainsi que la Racine de L’ombú qui à sa manière, plonge tout aussi bien le lecteur dans l’Argentine du siècle dernier.
Autre roman qui a plu a Maze, Jeux d’hiver de Rachel Johnson. Mêlant histoires et l’Histoire, ce roman présente notre siècle en regard à celui passé ainsi qu’à la Seconde Guerre Mondiale. Témoignage de l’évolution de la condition féminine de maintenant et d’hier, c’est un clin d’œil au progrès, au devoir de mémoire, et à la famille. Un article lui avait d’ailleurs été consacré en janvier dernier, Rachel Johnson : Jeux d’hiver.
Ultime roman qui ne date pas de 2013 mais dont l’adaptation sort aujourd’hui : l’Embrasement, second tome de la saga intitulé Hunger Games de Suzanne Collins. Ce roman de science-fiction met en scène une belle dystopie pas si improbable que ça, où les références antiques et actuelles se mêlent pour créer le futur. De plus, la série n’a pas ce certain manichéisme que peuvent posséder d’autres livres, et c’est vraiment quelque chose que l’on a adoré !
Autre pan de la littérature qui reluit particulièrement en ce moment, celui visuel. Qui dit visuel implique les mangas qui s’appliquent à mettre en avant des sujets culturels. On relèvera le grand gagnant de cette année dont Maze a déjà fait cas il y a quelques mois, soit Cesare de Fuyumi Soryo. Paru en france au 1er janvier 2013, et étant encore en cours, ce travail dévoile avec talent les coulisses de Pise alors que la Renaissance est à son apogée. Mis intelligemment en lumière, la figure de Cesare Borgia est ainsi accessible au plus grand nombre.
Une seconde initiative de littérature visuelle à saluer est la parution de la revue l’Étrangleur qui se présente sous forme d’un journal d’environ 28 pages, et qui adapte des romans policiers en BD feuilleton. Des noms de personnages que tout le monde connaît, tel que Nestor Burma ou Adèle Blanc Sec resurgissent alors, livrant leurs aventures bien souvent méconnues de la jeune génération. Illustrées avec soin par Jacques Tardi et Nicolas Barral, ces intrigues littéraires commencent à être timidement disponibles chez les libraires et nous laisse espérer le retour des feuilletons illustrés qui donnent indubitablement plus de vie aux histoires.