MUSIQUE

Le harcèlement scolaire, c’est pas bientôt fini ?

Bien qu’on en parle souvent, mais malheureusement pas assez, le harcèlement scolaire reste un sujet tabou et fait toujours l’actu. En France, on recense (d’après le site du ministère de l’Éducation Nationale) 10 à 15 % des jeunes se sentant victimes de ces violences.

Source photo : 20minutes.fr

Source photo : 20minutes.fr

Quelqu’un de différent (que ce soit par son physique, sa personnalité, son orientation sexuelle…) se faisant insulter, frapper, humilier par ses camarades, d’où le harcèlement scolaire, peut conduire à d’énormes conséquences : dépression, troubles psychologiques, crises d’angoisse voire même suicide pour certains cas… Caché chez les jeunes victimes et leur entourage (peur d’en parler à des personnes de confiance, de ne pas être pris au sérieux), le harcèlement scolaire a fait l’objet de tristes faits-divers ces derniers mois dans l’Hexagone : suicide d’un enfant qui était roux suite aux moqueries de ses camarades, mort d’un lycéen après avoir subi un coup de couteau par son voisin de classe… Autant dire que ce problème, désormais présent dans la majorité des écoles avec des incidents de plus en plus fréquents, doit être réglé rapidement.

Suite aux mauvais chiffres (13,6 graves incidents pour 1000 élèves recensés dans les lycées généraux et technologiques, 15 incidents  dans les collèges et les lycées professionnels, selon le Système d’Information et de Vigilance sur la Sécurité scolaire (SIVIS)), le ministre de l’Éducation Nationale, Vincent Peillon, a mis en place l’automne dernier une délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre ces violences. Mais peut-être faudrait-t-il s’inspirer de nos voisins les finlandais ou encore les allemands (moyens de prévention touchant les enfants durant plusieurs années), afin de réduire ce problème ?

Source photo: basementbeatz.wordpress.com

Stupeflip. Source photo : basementbeatz.wordpress.com

En tout cas, le problème de la violence scolaire est évoqué depuis un petit moment dans le domaine artistique. Notamment par la sortie récente du dernier clip d‘Indochine, College Boy, créé par le réalisateur québécois Xavier Dolan (Les Amours Imaginaires, Laurence Anyways…). L’intrigue : un ado homosexuel solitaire qui se fait insulter et frapper par ses camarades, jusqu’à se faire crucifier et être tué à coups de revolver. Le tout sous les regards des profs et des élèves, tous les yeux bandés, et même pour certains de ses camarades, à filmer la scène de la crucifixion avec leurs portables. Et à peine le clip sorti qu’il fait déjà polémique. Le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) envisage une interdiction de ce clip aux moins de 16 ans, voire même aux moins de 18 ans, à cause de ces images (à l’heure où nous bouclons ce numéro, nous ne savons toujours pas la décision finale). Cependant, ce clip n’est pas plus choquant que ce qu’on peut voir actuellement à la télé, notamment les clips incitant à l’homophobie, à la violence ou encore la “télé-poubelle” par exemple. Très peu d’artistes ou de groupes en France (on peut citer aussi le groupe de rap Stupeflip et leur chanson Le Spleen Des Petits, sortie en 2011, parlant de la violence scolaire en maternelle et primaire) parlent de cet inquiétant phénomène, que ce soit par la musique ou les clips. Bien que College Boy (la chanson) parle de différence et de tolérance (notamment l’homosexualité, qui sera rejointe par la violence scolaire dans le clip), deux thèmes chers à Indochine, ces deux œuvres peuvent inciter à sortir les victimes du silence et à en parler sans tabou. Et peut-être qui sait, à inciter le gouvernement à installer des mesures plus importantes que celles prises actuellement…

Capture du clip "College Boy" d'Indochine. Source photo : midilibre.fr

Capture du clip “College Boy” d’Indochine. Source photo : midilibre.fr

 

 

 

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