Le scandale fait vendre, Marcela Iacub l’a bien compris. Stratagème douteux pour se faire une réputation dans le milieu du livre ou bien véritable inconscience ? Difficile à dire. Néanmoins la sortie de ce pavé fait polémique entre les anti-DSK, ses défenseurs et les autres, qui trouvent cela juste honteux.
Se servir de la littérature pour salir un peu plus la réputation déjà entachée d’un homme, voilà la seule inspiration qui est venue agiter l’esprit de cette femme, juriste et chercheuse au CNRS. Girouette insaisissable, on se souvient de son livre intitulé Une Société de Violeurs qui traitait de la question du viol après la surmédiatisation de l’affaire DSK. Elle prônait alors une analyse froide de l’agression sexuelle et dénonçant la montée au créneau abusive des féministes, mais elle emprunte désormais le chemin inverse avec Belle et Bête, installant la tête de Dominique Strauss-Kahn sur le billot et maniant sa plume comme une hache. Sacrifice prémédité ou véritable inconstance ? Des mails troubles circulent sur le net, dont celui-ci, censé émaner de la juriste franco-argentine. “Après tant de mensonges et d’esclandres, je me sens obligée maintenant de te dire la vérité. […] Je me suis laissé entraîner dans un projet te concernant auquel je n’aurais pas dû participer. Les gens avec lesquels j’ai travaillé m’ont un peu dégoûtée après coup parce qu’ils se sont servis de moi comme d’un instrument pour te nuire. Et ce n’est pas cela que je cherchais. Je te jure. Je ne voulais pas te nuire mais essayer de comprendre ce phénomène étrange que tu es. […] Il m’a fallu te faire croire que j’étais éprise de toi, que j’étais folle de toi.”
Donnant à qui veut l’entendre des raisons elles-aussi obscures sur les motifs qui l’ont poussée à écrire ce livre, Marcela Iacub avance censément trois explications plausibles à son projet. La première est que DSK la fascinait autant qu’il la révulsait, à tel point qu’un irrépressible besoin de comprendre cet homme était né, doublé d’une tendance suicidaire -ce qui est sa seconde justification- censée avoir trouvé en ce “cochon” une arme de destruction massive pour qui l’étudierait. L’ultime raison peut laisser sourire. Marcela se compare tout simplement à une sainte (oui, oui) : “ je suis une sainte (…) je voulais le sauver “. Peut-être que le chemin de la rédemption n’est pas le même pour tout le monde dans ce cas…
C’est en vain que Strauss-Kahn aura tenté de faire interdire la publication de cet amas de racontars romancé à souhait, et présenté comme un “champ d’expérimentation littéraire”– comme le précise Marcela Iacub dans une interview : “Pour les scènes sexuelles, j’ai été obligée de faire appel au merveilleux“. Basé sur le sexe, ce livre voit donc sa colonne vertébrale réduite en cendre, et l’on peut penser que la victime après coup est bel et bien cette fameuse Iacub, manipulée impunément par plus forte qu’elle. Paru sur les étals le 27 février, on ne peut que vous encourager à passer votre chemin et à acheter de VRAIS LIVRES, traitant de la VRAIE LITTÉRATURE.