Le père Noël est parfois un très bon allié musical lorsqu’il dépose au pied du sapin un album méconnu. Parov Stelar aka Marcus Füreder, trente-sept ans, vit à Linz en Autriche, a commencé à composer en 1998 d’abord sous le nom de Plasma puis sous celui de Parov Stelar lorsqu’il crée en 2004 son propre label Etage Noir Recording. Après un début de carrière en tant que graphiste, il fait ses débuts sur scène comme simple DJ dans les boites de nuit autrichiennes. Parov Stelar va ensuite rapidement se retrouver propulsé sur la scène internationale. Sa reconnaissance internationale a conquis l’outre atlantique, aujourd’hui quelques-un de ses titres ont déjà été utilisés dans la publicité, et dans certaines séries TV, en France comme aux États-Unis. Sa chanson « Booty Swing » apparait dans une campagne de publicité américaine pour le casino Cosmopolitan of Las Vegas et « Chambermaid Swing » a quant à elle été utilisée dans la très célèbre marque de production de Rhum Bacardi. Lors de ses concerts le producteur autrichien n’est toutefois pas seul derrière ses platines, il est accompagné de cinq musiciens –le Parov Stelar band– dont il a rencontré les membres dans toute l’Europe. Max the Sax, Jerry Di Monza, Cleo Panther, Willie Larsson Jr. et Michael Wittner sont respectivement saxophoniste, trompettiste, chanteuse, batteur et bassiste. Ce curieux melting pot instrumental permet au groupe de vagabonder entre jazz et électro sur un tempo groovy. Lorsqu’il produit ses premières chansons sous son propre label « kisskiss EP » puis « Rough Cuts », Parov Stelar obtient la réputation de fondateur d’un nouveau genre musical : l’électro swing, qui deviendra, à travers ses différents opus, sa véritable marque de fabrique. Ce style musical revisite le jazz et le swing des années folles en mixant saxophone et trompette sur des rythmes électro et trip-hop. On comprend alors l’importance de créer son propre label : le maître de l’électro swing peut librement diffuser son style en produisant d’autres artistes et prend la place légitime de chef de file de ce jazz innovant.
Dans son album « Coco », Parov Stelar fait justement intervenir un certain nombre de jeunes artistes, dont les noms sont encore aujourd’hui plus ou moins méconnus. L’album commence avec sa chanson éponyme « coco », qui mêle harmonieusement piano mélancolique, rythme électro, et morceaux de violon auxquels se superpose le timbre doux et intense de sa femme, Lilja Bloom. Le tout donnant à la première chanson de l’opus un caractère et une originalité musicale qui rappelle plus ou moins le genre trip-hop. Mais tout en conservant les mêmes instruments, l’artiste nous impressionne dans cet album par le variété musicale qu’il est capable de nous apporter en exploitant le potentiel jazz et électro de ses cuivres qu’il remixe avec originalité. Quelques chansons plus loin, « Catgroove » nous entraine dans le rythme endiablé du jazz des années folles : trompette et mixage électro nous plongent réellement dans l’univers artistique du maître de l’électro swing. Dans son dernier opus « The Princess » sorti en en 2012, Parov Stelar apporte quelques nouveautés à son style jazz-swing. L’artiste nous emmène dans une balade mélancolique et douce à travers sa chanson « Requiem for Annie », qui laisse ensuite place à quelques morceaux de beat hip-hop rythmés par les cuivres jazzy, incontournables de Parov Stelar. « Ce qui m’importe le plus dans la musique, c’est qu’elle soit capable de transporter des émotions… » exprime l’artiste lors d’une interview sur son dernier album. L’important pour Parov Stelar n’est donc pas de s’inscrire dans un style pour satisfaire son public devenu assidu, mais l’essentiel serait plutôt de réinventer à chaque nouvel opus, et même à chaque nouvelle chanson un style innovant qu’il créé et recréé grâce à la liberté que procure son label.
Le groupe qui peut aujourd’hui prétendre à une reconnaissance internationale a réalisé une grosse tournée européenne en 2011, qu’il a également continué l’été dernier sur tout le continent. Les français ont pu découvrir le Parov Stelar Band sur les scènes de la Courneuve en septembre 2012 à l’occasion de la fête de l’humanité. Il était surement l’un des concerts les plus attendu du festival. Des milliers de fans s’y sont pressés pour danser sur le tempo groovy qui rappelait volontiers le jazz entrainant des années 20 remixé par l’artiste autrichien lors d’un show magique sur la plus grande scène de la Courneuve.
Parov Stelar ne compte pas s’arrêter là, il repart avec ses musiciens pour une nouvelle tournée européenne dès février 2013. Une quinzaine de dates sont déjà prévues en Allemagne, en Suisse et en Autriche jusqu’au mois d’août. L’ancien graphiste autrichien est en train de devenir un véritable incontournable de la scène électro, alors laissez-vous emporter par la balade jazzy du maître de l’électro swing, le père Noël ne s’était pas trompé.
A écouter
– Catgroove
– Coco (feat. Lilja Bloom)
– The Mojo Radio Gang
– Hurt