LITTÉRATURE

Joyce Maynard dans les bras de J.D Salinger

couverture du livre

C’est dans son livre Et devant moi, le monde que Joyce Maynard nous révèle sa brève histoire d’amour avec l’écrivain J.D Salinger, devenu célèbre après la publication de son livre, L’Attrape-cœurs.

Est-ce que nous ne rencontrons l’amour « de notre vie » une seule fois ? N’y a-t-il pas au fond une seule et unique personne nous étant destinée ? Ce sont sans aucune hésitation les questions que nous nous posons à la fin de la lecture du chef-d’œuvre de Joyce Maynard.

Tout commence en 1972, après la publication de son article dans le New York Times Magazine sur sa génération, dans lequel elle s’ouvre littéralement sur sa vie privée,sans pour autant admettre qu’il s’agit d’elle-même. Elle est alors contactée par lettre par le célèbre J.D Salinger. Une lettre, deux lettres, un échange finit par se créer. Ces lettres sont suivies par des appels, et finalement, tout cela se transforme en une histoire d’amour. Elle abondonne ses études et part vivre avec lui. Pour finalement être naïvement rejetée.  Au fil de l’histoire, nous réalisons petit à petit à quel point cet évènement a affecté le moindre de ses actes après cette histoire. Elle a beau s’être mariée, il y a sans arrêt un arrière, dans lequel nous sentons que son histoire avec Jerry n’est pas terminée.

Beaucoup pensent que le livre de Joyce est cruellement commercialisé ; j’ai lu par exemple,  « Great. Sell a book about your sexual exploits. Commercialism at it’s best » (traduction : Bien. Vends un livre sur tes exploits sexuels. Commercialisation au plus profond »).  Ce qui n’est pas totalement vrai. Non seulement Joyce livre avec dignité son histoire d’amour avec Salinger, mais elle décrit également les évènements qui précèdent et qui suivent son histoire. Elle nous fait entrer dans son monde, dans sa vie. On dit souvent que l’on écrit sur soi-même pour comprendre ce qui s’est passé et je pense que c’était le but de Joyce. Comprendre pourquoi les choses se sont déroulées comme elles se sont déroulées.

C’est avec douleur qu’elle décrit la perte, la reconstruction et l’acceptation d’une rupture. Pour donner un côté psycho-analytique à cette article,  je pense également pouvoir dire que l’attachement puissant de Joyce envers Jerry n’est dû qu’à la douce haine qu’elle portait à son père, qui était alcoolique. Quant elle est délaissée par Jerry, elle demande : « qui est-ce qui me dira que faire ? Qui est-ce qui me dira comment vivre ?  », ce qui est en quelque sorte ce que ferait une présence paternelle.

Je conseille donc vivement ce livre, non seulement pour le plaisir de la lecture, mais aussi et tout simplement pour découvrir une femme, une femme qui semble sortir tout droit d’un roman.

 

lettre de Jerry Salinger

 

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