Quand on aime la politique, on peut estimer que 2012 fût un bon cru. Même si le commentaire politique est parfois ennuyeux, comme en témoignent ces deux dernières semaines, avec le désastre, le psychodrame, le vaudeville de l’UMP sur lequel je ne m’étendrai pas. Leur œuvre parle pour eux comme dirait l’autre. Bref cette année fût riche en actualités, en joies, en peines, en révélations et en déceptions. Evidemment, 2012 étant une année électorale, la politique a été au cœur de l’actualité, des débats et des discussions. Et je pense que c’est important, car il est souhaitable que le désenchantement des Français vis-à-vis de la politique cesse. La politique est partie intégrante de notre vie quotidienne, nous sommes régis par elle, nous en parlons, nous votons ! Et son libre exercice relève de la démocratie que nous défendons et que devrons défendre toujours.
Notre génération, chers lecteurs, a connu cette année un nouvel évènement : l’alternance. En effet, à part la cohabitation entre Jospin et Chirac, les gens nés après 1990 n’ont pas ou peu connu le seul président de gauche que fût depuis lors François Mitterrand. Un autre François s’est vu propulsé à l’Elysée le 6 mai dernier, Hollande cette fois-ci, que personne ne voyait là, ne serait-ce qu’il y a deux ans. “Le changement c’est maintenant” disait-il, doutez vous bien que tout le temps que j’écrirai dans Maze au long de son présidentiel mandat, je me ferai témoin privilégié de ce changement annoncé. Pour l’instant le réel changement, c’est celui de président. Bye bye Nicolas Sarkozy, président détesté par la moitié des électeurs, adulé et déifié par la plupart des militants UMP qui voient en lui le seul recours possible dans la crise que traverse leur parti. On a vécu la défaite et l’effacement de François Bayrou, définitivement mort et enterré, son Modem avec lui, ainsi que l’utopie d’un vrai centre fort. Ce qui pourrait peut être avoir été compensé par l’émergence de l’UDI de Jean-Louis Borloo, parti centriste et indépendant, mais qui se veut quand même fortement partenaire de l’UMP. Nous avons vécu la montée dangereuse d’un Front National qui a surfé sur la vague de la droitisation de l’UMP, profitant ainsi de cette vitrine pour faire un retour fort dans la provocation et la bêtise. Nous avons vu le mirage communiste reprendre un peu de forme grâce à Jean-Luc Mélenchon et son Front de Gauche, qui ensuite par péché d’orgueil, s’est planté face à Marine Le Pen. Nous avons vu enfin les Verts se faire docilement assimilés par la majorité socialiste, se retrouvant ainsi, en ayant deux membres au gouvernement, face à face avec leurs contradictions.
Nous avons vu cette année, mes chers lecteurs, le paysage politique français se transformer. D’une bonne manière ? Je n’en sais rien. L’histoire nous a appris que ce sont les changements divers et variés en politique et dans la société qui ont fait la France d’aujourd’hui. Et à l’approche de Noël, soyons sûrs que nos politiques ont envoyé de jolies lettres au pays des rennes pour être comblés : Marine a demandé à ce que Jean-François et François continuent à ne pas s’entendre, pour gagner encore des adhérents ; Nicolas a demandé à ce que l’on rappelle définitivement ; Cécile a demandé de la cohérence ; et François a demandé du courage et de la force pour imprimer son modèle social-démocrate. Voilà mes chers lecteurs, j’ose encore espérer que la politique a de l’avenir, que nous n’avons pas fini d’en faire et de la commenter. Et moi, pour 2013, j’ai demandé au Père Noël de quoi continuer à vous occuper. Encore un peu.