CINÉMA

Une cinéphile au festival du film d’animation

52e édition, quelques milliers de personnes, des journalistes, des étudiants, des réalisateurs et des acteurs, des bénévoles et des cinéphiles. Voici les ingrédients de la recette explosive de ce grand festival dans la petite ville d’Annecy. D’une durée d’une semaine, ce festival nous aura offert quelques pépites comme la diffusion en avant-première de Madagascar 3 : Bon baisers d’Europe et Le magasin des suicides de Patrice Leconte, ce dernier ne sortira qu’à la rentrée. Maze va tenter de vous offrir une autre approche de cet événement, plus intime et plus proche et vous dévoiler quelques secrets, qui, qui sait, vous donneront l’envie de vous plonger dedans dés l’année prochaine.

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Lundi, premier jour du festival. Après avoir feuilleté longtemps le programme, m’être arraché quelques poignées de cheveux et avoir demandé l’aide d’amis pour me décider, ma première séance de l’édition 2012 sera le long métrage Couleur de peau : miel par Yung et Laurent Boileau. Arrivée dans la grande salle de Bonlieu, un des lieux les plus mythiques du festival, je prends place et regarde tout autour de moi. Je retrouvais cette sensation et cette ambiance qui ne m’étais pas inconnue et que j’appréciais tant. La magie du festival commence bien avant le début de la séance avec quelques traditions qui ne se sont pas perdues avec les années. Les avions en papier volent dans toute la salle dans le but d’atterrir sur la scène afin que le lanceur soit applaudi par toute l’assemblée réunie. Les lumières s’éteignent et le teaser se lance, le publique tape alors le rythme, un lapin apparaît ce qui déclenche l’hystérie des spectateurs qui hurlent au plus fort “Lapiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !”. Noir. Silence. Des bruits d’animaux de nuit se font entendre. La séance va enfin commencer.

La magie a opéré avec ce film, qui a ému le public. Nous avons été plongé dans le monde du petit Yung, adopté par une famille belge alors qu’il n’était âgé que de deux ans. Le mix d’images réelles et d’animation est très bien agencé. Le voyage se fait entre la Belgique lors de l’enfance de Yung et la Corée du Sud où Yung adulte, retourne là où sont ses racines. Le message est clair et très bien mené, parlant à la fois des problèmes familiaux que l’adoption amène au sein du foyer, des problèmes de l’adolescence, de la quête d’identité de chacun. On est perturbé, secoué par les rires et l’émotion. Chaque personnage est très bien construit, apporte quelque chose à l’histoire, on s’attache à cette famille atypique, qui semble solide aux premiers abords. Un mélange et une création irréprochable dans le monde du 7e art.  Je ressors conquise de ma première séance.

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Mardi matin, je me promenais dans les rues à peine éveillées d’Annecy avec un ami et c’est par pur hasard que Yung a croisé notre route. Tout naturellement, nous sommes allés l’aborder et nous avons pu discuter avec cet homme très simple, ravi de voir que son film nous avait plu car “il souhaitait toucher les adolescents avec une histoire pourtant sur l’adoption mais qui peut parler à tous les jeunes”. C’est un réalisateur ravi des retours qu’il a de son premier film, tout aussi bien ici à Annecy, qu’aux autres avant premières dans l’hexagone et son pays d’accueil la Belgique.

Le soir, étape traditionnelle du festival : la projection en plein air sur le “Paquier”, cette grande étendue d’herbe bordant le lac. On nous propose un grand classique “Blanche Neige et les sept nains“. Il fallait être courageux, la pluie était aussi au rendez-vous, une autre tradition du festival !

Mercredi, nouvelle étape de ma vie de cinéphile, les projections de courts-métrages en compétition. Durant une heure et demi sont diffusés tous genres d’œuvres, de différents pays, parfois en langue originale sous-titrée anglais. C’est un voyage dans les cultures de l’Orient, de l’Occident où vous trouverez des très courts utilisant des techniques modernes (comme la 3D) ou bien des plus longs encore sous la forme de dessins à l’encre de chine par exemple. Il y en a donc pour tous les goûts, ceux qui vous lassent et ceux dont on voudrait qu’ils ne se terminent. Je retiens de cette sélection le film Tunnel présenté pour l’Iran qui montre l’enfer de ces prisons fermées. Comme je vous le disais, on trouve de tout et le court métrage Tram présenté pour la France était beaucoup plus léger et a obtenu les acclamations du public (grâce à une foule francophone ou l’histoire un peu salace, qui sait ?).

Jeudi, ma journée sera marquée par la soirée sur le “Boat” de nos collaborateurs d’Annecy OFF. La soirée était sur invitation, mélange entre chic et bonne ambiance, cocktail de Spritz à volonté et groupe de jazz pour le son. Nous avons pu croiser Bill Perkins, un des directeurs artistiques et story-boarder de la grande maison Walt Disney. Ce nom ne vous dit rien ? Vous avez sûrement vu l’une de ses oeuvre pourtant : La Belle et la Bete, Aladin, Freres des ours… Nous avons pu croiser entre autres, Nicolas, l’animateur de Persepolis et Poulet aux Prunes. Si nous étions là en ce jeudi soir c’était pour la diffusion exclusive du film OA réalisé par RenOA, le créateur du studio TIGOBO Animation. Et là encore, ce fut une surprise et un réel plaisir de découvrir son film qu’il a créé en grande partie de ses mains avec l’aide de quelques grands noms encore de la famille Disney, DreamWorks, Pixar…

Vendredi, dernier jour de la semaine, c’est la soirée du OFF, les 24h mêmes. L’équipe nous explique qu’ils ont connu quelques problèmes, il n’est pas évident de monter un festival alternatif et de mener la partition avec une agence de production. Le groupe annécien Coming Soon est là pour jouer. Malheureusement, il manquait ce petit “truc” qui fait qu’un groupe vit sa musique pendant un live et ne la joue pas seulement. Les chansons restaient plaisantes, ce qui a créé une atmosphère festive dans cette salle de l’Arcadium. Après les Coming Soon, le DJ DK commença son mix vijing. La soirée s’est éteinte petit à petit, laissant le public rentrer chez lui…

Samedi, je découvre avec impatience le palmarès de cette édition. C’est sans surprise que je découvre le prix du public attribué à Couleur de peau : miel. C’est avec sourire que j’espère que ce film rencontrera un grand succès en salle. Les courts métrages que j’ai beaucoup apprécié ont remporté des prix, comme Tram qui reçoit le Cristal d’Annecy, The People who Never Stop reçoit quant à lui le Prix de la 1ere œuvre.

Et ainsi s’achève l’édition de 2012, qui, comme les précédentes, aura offert sa dose de magie aux cinéphiles, aux curieux et aux professionnels. A l’année prochaine Annecy !

Margot, Terminale L, option cinéma-audiovisuel, passionnée de musique, de cinéma et d'art. J'arpente les salles obscures et les salles de concert et essaye de vous retransmettre ma passion à travers mes articles. A l'avenir, j'espère entrer dans une école de journalisme pour devenir reporter ou bien journaliste-spécialisée. J'espère que vous apprécierez mes écrits et ceux des autres rédacteurs, bonne lecture.

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