C’est l’histoire de cinq trentenaires qui sont venus à la musique par le sound design et le court-métrage. C’est le destin de cinq anglais qui se sont enfin décidés à inaugurer une carrière musicale pour mieux diffuser leurs idées. C’est la naissance d’un collectif qui a enregistré son premier album entre une banque désaffectée londonienne et l’Islande.
Encore inconnu il y a quelques mois, Breton n’a cessé de prendre de l’ampleur. Grâce à quelques maxis remarqués, le groupe réussit à être signé sur le prestigieux label FatCat. La voie royale pour faire éclater leur créativité (160 morceaux en deux ans).
Other People’s Problems est un premier album si attendu qu’il pourrait facilement décevoir. Verdict ?
Véritable curiosité auditive.
Grâce à Pacemaker, on retrouve d’emblée ce qu’on aime chez Breton. Un rock très électronique, qui infuse hip-hop et parfois cordes. Un mélange d’univers, un carrefour stylistique. Tout autant à contretemps, le très réussi mais inclassable Electrician. Fort de ses sonorités inédites, ce titre instaure un rythme entêtant. Une complainte même, identique à celle du tube Edward the Confessor. Avec sa montée en puissance, ce premier single est d’une efficacité sans faille.
Changement d’atmosphère ensuite avec la ballade 2 Years. Son rythme lancinant permet de s’évader, mais il sonne comme le titre calme avant la tempête. Ce sera en réalité un déluge à l’Anglaise puisque Wood and Plastic mélange parfaitement les univers de Bloc Party et de Foals. Un régal ! Méthodiquement, Breton continue d’effacer les frontières entre genres avec le dansant Governing Correctly. Le morceau pourrait servir de bande originale, tout comme le génial Interference.
On s’aventure alors dans les méandres d’un univers bien dark. Ghost Note et Oxides sont à la limite de l’électro-dubstep, tout en gardant cette touche Breton. Plutôt séduisant. Le groupe réussit ensuite l’impossible : rendre entraînant une vieille boucle de dance music. Jostle est éclectique, puisqu’il mêle aussi sonorités africaines et anglaises pour un final explosif. Le final est grandiose avec un The Commission laissant planer les esprits.
Les cinq musiciens sont des véritables maçons de sonorités nouvelles. En s’emparent des codes de la musique pop, les membres de Breton proposent une véritable curiosité auditive. A la fois cadrée et délirante, cette musique contemporaine est un bonheur musical. Un mélange subtile des genres. Réjouissant dans la période actuelle !
Merci à ceux qui ont des chapeaux ronds.