Aujourd’hui, vous vous réveillez, jour de lycée habituel. Pas de messages sur votre portable, vous n’en avez pas eu depuis quelques jours d’ailleurs. Vous ne prenez sûrement pas la peine de vous regardez dans le miroir, à quoi bon, personne ne vous regarde.
Sur le chemin du lycée vous entrez dans votre carapace et n’en ressortirez pas avant ce soir.
Arrivé au lycée, direction la salle de cours et vous attendez. Le réveil sonne. Stop le délire, ce n’est pas votre vie, mais celle de bien nombreux d’autres.
Parfois on ne les voit pas, ils sont dans une certaine obscurité, parfois ils essaient d’être là mais on ne les regarde plus, ils ne sont pas assez bien pour nous, notre bande et nos sorties.
Oui, nous pensons tous à cette même personne, à ce camarade de classe qui dans un isolement total, souvent nous ne connaissons pas la raison : est-il mal dans sa peau, est-il antipathique ? Ou bien son style, sa manière d’être et/ou de penser ne conviennent pas à ce que nous sommes.
Malheureusement, nous sommes tous ou presque comme ça : à ne plus les regarder, à ne plus leur dire bonjour, les laisser manger seuls et croiser les doigts pour qu’ils ne soient pas avec nous en travaux de groupe. Mais nous oublions que ce sont aussi des ados, aussi frêles que nous, qui rêvent d’avoir une vie sociale épanouie… Tout comme nous…
Alors si vous êtes comme 99 % des jeunes qui oublient parfois qu’ils sont 34 dans la classe et non 33, pensez à faire un effort, un bonjour, un regard, une aide en cas d’absence. Et je vous envoie regarder Elephant, palme d’or à Cannes en 2003. C’est un merveilleux film du très grand Gus Van Sant, certes radical sur le mal-être des ados mais il vous aidera à réfléchir (et vous l’aimerez c’est promis !)
Si vous, vous sentez concerné par cet article, imposez vous, les humains sont loin d’être mauvais !